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COSI FAN TUTTE

COSI FAN TUTTE

Mozart / Da ponte

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« Une femme doit savoir…telle une reine du haut de son trône avec un « je peux et je veux » se faire obéir »

Despina – Da Ponte

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Direction musicale
Gaspard Brécourt
Mise en scène
Éric Perez
Collaborateur artistique
Yassine Benameur
Lumières
Joël Fabing
Décors
Patrice Gouron
Costumes
Patrice Gouron / Stella Croce

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Fiordiligi
Charlotte Despaux
Dorabella
Ania Wozniak / Eléonore Pancrazi
Despina
Analia Telega
Don Alfonso
Gabriel Saint-Martin
Ferrando
Pierre-Emmanuel Roubet
Guglielmo
Mikhael Piccone

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Orchestre Opéra Éclaté
Chœur amateur Opéra des Landes

Lundi 17 juillet | 20h30
Mercredi 19 juillet | 20h30

Espace culturel Roger Hanin, Soustons

Version avec les récitatifs secs remplacés par des dialogues en français.
Version surtitrée


Production Opéra Éclaté / Coproduction
Clermont Auvergne Opéra, Opéra de Massy

Notes de mise en scène


Est-il possible de monter « Cosi fan tutte » à l’ère du mouvement Me Too ?
Je ne me serais jamais posé cette question si un « responsable culturel » n’avait pas émis cette opinion quand on lui soumettait notre projet de mettre en scène cet opéra.
Monter le dernier opus de la trilogie Mozart Da Ponte, de nos jours, n’est donc pas un acte politiquement correct.
Rien de tel pour me mettre en colère et donc me motiver. Il faut déjà se rappeler que dans notre 19e siècle hypocritement vertueux, cet opéra a vécu une sorte de purgatoire, on le trouvait immoral.
Immoral, voilà donc un mot qui me plait, n’est-il pas du devoir de tout créateur de ne jamais se laisser guider par la morale frileuse du moment présent.
Évidemment une lecture basique implique une conception misogyne de la pièce.
« Elles font toutes comme ça ». Voilà le titre de l’ouvrage.
Mais que dit Despina ? « Une femme doit savoir…telle une reine du haut de son trône avec un « je peux et je veux » se faire obéir »
Les leçons de cette oeuvre ne sont pas de dénoncer l’inconstance et la frivolité de la femme mais surtout de mettre en évidence la fragilité des sentiments humains, homme et femme.
A défaut d’opposer les genres selon une certaine tendance actuelle, Mozart et Da Ponte jouent entre rire et larme, douleur et joie,
avec tout ce qui compose le fonctionnement de la nature humaine.
Une initiation va se dérouler sous nos yeux.
Certes cette manipulation est cruelle et perverse mais les épreuves sont toujours douloureuses sinon ce ne sont pas des épreuves.
Sur scène nous voyons une expérience quasi scientifique, un laboratoire dirigé par un homme et une femme (Don Alfonso et Despina) qui tirent les ficelles.
Notre démiurge Alfonso accélère le temps comme si nos héros avaient vécu 10 ans. Cette accélération est nécessaire pour comprendre que la vie est plus complexe qu’elle ne semble l’être, que les illusions de l’amour de jeunesse ne sont vraiment que des
mirages, que la fidélité n’est qu’un leurre qui ne résiste pas à l’épreuve du temps.
Cosi est une oeuvre sensuelle, érotique, il est question de tentations, de corps mis à nus à travers la douce tromperie du travestissement. Ce travestissement est la base de la révélation, c’est par lui que surgissent nos désirs les plus enfouis, les plus profonds.
A la fin de l’ouvrage, nos héros sont bouleversés, amers mais transformés et libres.
Le chemin pour accéder à cette liberté est semé d’épreuves blessantes, de souffrances et de désillusions.
Don Alfonso et Despina libèrent nos quatre héros, leur ôtent leurs carcans, les déshabillent symboliquement afin de montrer à
notre siècle moralisateur que Mozart et Da Ponte, par leur génie hors de tout conformisme, nous offrent simplement la possibilité d’être libre, libre de créer comme on veut, libre d’aimer comme on veut.

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